Février 2023
ÉDITORIAL : Nos rendez-vous en février
Le mois de février commence avec la fête de la Présentation de Jésus au temple. Selon la loi de Moïse, les mamans qui venaient d’accoucher devaient laisser passer quarante jours après la naissance, puis présenter leur nouveau-né au Seigneur dans le temple de Jérusalem. Si on compte quarante jours après Noël, on arrive donc au 2 février.
Marie et Joseph emmènent Jésus au temple et offrent à Dieu un couple de tourterelles, comme le prescrit la Loi. Mais soudain, un très vieil homme les aborde : il s’appelle Syméon et il est habité par l’Esprit Saint. Ce matin-là, Siméon n’est pas au temple par hasard : L’Esprit Saint l’a poussé à s’y rendre. Le vieillard prend Jésus dans ses bras et il prononce des mots si beaux que l’Eglise en fera l’une de ses prières préférées. Elle s’appelle le « Nunc dimitis », ce qui veut dire « Maintenant laisse partir (ton serviteur) ». En effet, l’Esprit Saint avait promis à Syméon qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, l’envoyé de Dieu. On l’appelle aussi le Cantique de Syméon.
Dans le langage populaire, cette fête de la Présentation s’appelle « la chandeleur ». A Rome, avant la période chrétienne, on célébrait en février une fête païenne appelée la « festa candelarum », la fête des chandelles. C’était une fête de la lumière marquant le moment où les jours rallongent. Le problème, c’est que cette fête donnait lieu à des excès, notamment parce que les participants abusaient de l’alcool !
Gélase 1er, un pape du 5ème siècle décida de faire coïncider la célébration des lumières avec la fête de la présentation de Jésus au temple, qui avait lieu le 2 février. A cette occasion, justement, on célébrait Jésus comme la « lumière des nations ». Réunir les deux fêtes avait donc un sens véritable.
Devenue religieuse, la fête s’est aussitôt assagie et des pèlerins ont afflué à Rome pour la célébrer auprès du pape. C’était en 472.
Pour réchauffer ces marcheurs courageux, Gélase 1er leur a fait distribuer… des crêpes ! Et c’est ainsi que ce menu offert par le Pape est devenu une tradition : à la chandeleur, depuis ce temps-là, on mange des crêpes. Leur forme ronde et leur couleur dorée rappellent le soleil, la plénitude de Dieu. C’est un joli symbole !
Comme on le voit, la fête de la présentation de Jésus au temple fait encore partie du cycle « long » de Noël, même si entretemps, nous sommes retournés au temps liturgique dit « ordinaire » ; c’est la raison pour laquelle dans certains pays d’Europe (Allemagne, Italie…) la crèche de Noël reste en place jusqu’à la chandeleur. Pourquoi ne le ferions-nous pas chez nous ?
Tout de suite après cette fête débute la Neuvaine de prière à Notre Dame de Lourdes. Comme c’est la tradition dans notre secteur depuis 23 ans déjà et malgré une nette baisse de sa fréquentation ces dernières années, nous réinvitons les chrétiens de nos villages à la neuvaine de prière qui se vivra chaque jour dans un village différent ; une manière de vivre un mini pèlerinage aux églises et chapelles de notre Secteur, en portant les intentions des uns et des autres et celles de toutes nos communautés et familles dans une prière confiante et simple à Notre Dame. Il est tellement plus facile de « durer » dans la prière en la vivant ensemble.
Appel donc à ceux qui le peuvent pour nous rejoindre, ne serait-ce qu’occasionnellement, dans cette démarche.
En dernière page de ce N°, vous trouverez une proposition pour un court temps de prière destinée notamment aux personnes qui ne peuvent nous rejoindre pour les célébrations.
Enfin, dès le 22 février, mercredi des cendres, nous entrerons en CARÊME.
Bonne route en février.
Philippe Moline Roger Kauffmann
En hommage au pape Benoit XVI
Frère Alois, le prieur de Taizé a donné son témoignage sur ce pape qui ne voulait pas être pape et dont la riche personnalité n’a pas toujours été comprise et accueillie comme elle l’aurait méritée.
Extraits :
Notre communauté œcuménique entretenait avec Joseph Ratzinger des liens depuis plus d’un demi-siècle : frère Roger, notre fondateur, l’avait en effet connu, en 1962, au concile Vatican II. Il y participait comme expert en théologie et prônait, avec d’autres de ses pairs, l’ouverture. L’œcuménisme n’était pas pour lui un simple mot, il le vivait et en témoigna lors de ses voyages à travers le monde. Il était très aimé, notamment des chrétiens orthodoxes.
Avec le temps, une forme d’inquiétude que certains qualifiaient de conservatisme a pris parfois le dessus. L’évolution de l’Eglise et du monde moderne le préoccupait. Il se souciait que la liturgie reste le symbole de l’Unité de l’Eglise.
Nous étions nés tous les deux dans le sud de l’Allemagne, nous nous parlions allemand lorsqu’il me recevait chaque année en audience. Il avait un cœur universel et, en même temps, il est resté très attaché à sa terre natale, J’étais frappé par la qualité de son écoute, sa bonté et sa très grande humilité. Il était toujours pensif, pas jovial mais très fraternel. L’inquiétude était dans sa nature et il y avait en lui une forme de timidité mais le pape Benoit savait faire confiance. Il a assumé de se retirer de son ministère papal, ce qui était un pas inédit, extraordinaire.
Pour mieux comprendre ce grand esprit de notre temps, il faut se référer à sa première encyclique « Dieu est amour », où cette valeur biblique est évoquée de manière magnifique. Son héritage théologique et son humanité profonde demeureront la marque de son ministère.
Peu après sa renonciation, au printemps 2013, je suis allé voir le pape émérite Benoît, au Vatican, dans le monastère où il s’était retiré pour le remercier. Il n’était plus sur le devant de la scène. Ce fut un moment émouvant. Il y avait là un piano, cet instrument dont il aimait jouer. « Les mains ne suivent plus », m’expliqua-t-il. Et ainsi nous nous sommes dit « Au revoir ».
Frère Aloïs
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Date de dernière mise à jour : 02/02/2023
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