Vivre la vie comme un va-et–vient entre les floraisons, les saisons et les pacages, entre hibernations et efflorescences.
Sur notre table il y a trois petites locutions qui sont les clefs par lesquelles nous essayons d’entrouvrir les portillons du réel, de la vie :
- les mystères du vivant
- la crainte de Dieu
- l’imitation de Jésus-Christ.
Sur notre table il y a également les noms des quatre œuvres principales :
- entrer en poésie
- entrer en prière
- entrer en service
- entrer en renaturation.
Transformer et vivre la vie en démarches spirituelles qui s’étonnent du Mystère et des Mystères. Considérer que rien n’est acquis et que rien n’est fermé ni fini ; redécouvrir que Dieu, l’Humain, le Monde, nous traversons tout cela et nous n’épuisons rien.
L’amour, la capacité de créer, les souffrances et le mal, la mort, et même les renaissances de la nature, tout est fruit de liberté ! C’est la traversée non hasardeuse des Mystères dans lesquels nous évoluons en pesanteur et en apesanteur selon les temps.
Vivre c’est s’ouvrir aux Mystères et imprimer son chiffre personnel et secret dans la foulée de la grande transhumance.
Vivre c’est choisir de ne plus mourir. Le mystère de la liberté raccroche à leur réalité véritable toutes nos relations, toutes nos créations, et rend possible tous les recommencements.
Parmi les Mystères, découvrir celui de Dieu donne à toutes nos faims de se creuser davantage et Dieu se découvre dans l’attente quotidienne. L’attitude la plus juste devient alors ce que la Bible appelle la crainte de Dieu : cette crainte qui n’a rien d’une frousse mais qui a plutôt quelque chose d’un frisson semblable à celui que l’on ressent dans la tente plantée au désert et dont la toile se met à vibrer quand passe un Souffle, une brise légère.
Devenir un peu chrétien c’est tenter d’imiter Jésus-Christ, c’est manger comme lui la Parole, c’est partager avec lui dans l’auberge l’étrange repas où il devient lui-même nourriture, pain et vin en cristallisation sensible.
Le chrétien est l’homme de l’ « Ite Missa est » : son rôle est de guérir, de parfumer, de donner de la joie, de partir en d’impossibles trekkings dégager les écrasés, les éboulés, les laissés pour compte, les éteints (ceux dont la mèche ne fume plus).
Le chrétien est un faiseur d’anges, il est un transfigurant.
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